Bilan du marché de la cigarette électronique en 2024
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L’année 2024 marque une étape significative pour le marché de la cigarette électronique en France. Ce secteur, en constante mutation depuis une décennie, a connu cette année encore des transformations majeures, tant sur le plan économique que réglementaire. Entre croissance du chiffre d’affaires, nouvelles législations et évolution des usages, le marché se structure davantage, tout en soulevant de nombreuses interrogations.

Une croissance économique toujours au rendez-vous

Le marché de la cigarette électronique a généré un chiffre d’affaires estimé à 1,65 milliard d’euros, soit une progression notable par rapport aux années précédentes. Cette croissance continue s’explique notamment par l’augmentation du nombre d’utilisateurs réguliers. Environ 4 millions de Français déclarent vapoter, dont près de 3 millions de manière quotidienne.

L’engouement pour le vapotage reste porté par la recherche d’alternatives à la consommation traditionnelle de tabac. De nombreux fumeurs voient dans la cigarette électronique une méthode pour réduire, voire arrêter, leur consommation. Cette dynamique a favorisé l’expansion du secteur, d’autant plus que l’interdiction de la jetable : la puff rechargeable prend le relais, entraînant un recentrage vers des dispositifs perçus comme plus durables et économiques. Bien que cette transition alimente encore la croissance du marché, la prudence reste de mise quant aux effets réels du vapotage sur la santé à long terme.

Une offre de plus en plus diversifiée

Le marché se caractérise par une grande variété de produits. Les dispositifs proposés vont des modèles jetables aux cigarettes électroniques rechargeables à système fermé ou ouvert, en passant par les pods compacts et les mods plus performants. Les consommateurs ont ainsi un large éventail d’options selon leur niveau d’expérience, leurs besoins et leur budget.

Les e-liquides ont eux aussi évolué. Ils sont aujourd’hui disponibles dans un nombre impressionnant de saveurs, allant du tabac classique aux fruits exotiques, en passant par des arômes gourmands ou mentholés. Cette diversification vise à répondre à une demande très personnalisée, mais soulève également des inquiétudes, notamment lorsqu’elle attire un public jeune.

Un durcissement de la législation

L’année 2024 a été marquée par des changements réglementaires notables. L’un des plus emblématiques est l’interdiction de la vente des cigarettes électroniques jetables, dites “puffs”. Cette mesure, portée par des arguments écologiques et sanitaires, vise à limiter l’accessibilité de ces produits, notamment chez les adolescents. Leur attractivité visuelle et leurs goûts sucrés étaient accusés de banaliser le vapotage chez les plus jeunes.

En parallèle, l’État français envisage d’introduire une taxation spécifique sur les produits de vapotage. Cette taxe pourrait entrer en vigueur dès 2025. Bien que critiquée par une partie des acteurs du secteur, elle s’inscrit dans une volonté plus large d’encadrement et d’harmonisation de la fiscalité entre les différents produits contenant de la nicotine.

Le réseau de distribution en mutation

La distribution des produits de vapotage s’organise autour de plusieurs canaux. Les boutiques spécialisées restent le pilier principal du marché, avec environ 3 000 à 3 500 points de vente en France. Toutefois, elles sont confrontées à de nouveaux défis : la concurrence des plateformes en ligne comme le vape shop en ligne Ecigplanete, les changements législatifs et la nécessité d’accompagner une clientèle plus exigeante.

Certains magasins ont dû fermer en 2024, conséquence directe des ajustements réglementaires et de la réduction de marges sur certains produits. De leur côté, les buralistes continuent de proposer une offre complémentaire, notamment sur les produits grand public. Le commerce en ligne, quant à lui, maintient sa progression, bien qu’il fasse l’objet d’une surveillance accrue des autorités.

Enjeux sanitaires et responsabilité

La question de la santé publique reste centrale dans les débats entourant le vapotage. Si certains acteurs avancent que la cigarette électronique constitue une alternative au tabac combustible, de nombreuses voix appellent à la prudence, notamment face au manque de recul scientifique sur les effets à long terme.

En 2024, des campagnes de sensibilisation ont vu le jour pour rappeler les risques associés à une utilisation non encadrée, en particulier chez les jeunes et les non-fumeurs. Les pouvoirs publics, les professionnels de santé et les associations s’accordent sur un point : le vapotage ne doit pas devenir une porte d’entrée vers la nicotine.

Le bilan 2024 du marché de la cigarette électronique en France témoigne d’un secteur en croissance, mais confronté à de nouveaux défis. Porté par une demande soutenue et une offre en constante évolution, il est désormais étroitement surveillé sur le plan législatif et sanitaire. L’année à venir sera décisive : les décisions politiques, fiscales et sanitaires prises en 2025 pourraient redessiner les contours du marché et conditionner son avenir.

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